Kinshasa, RDC – Le 5 juin 2025, la République Démocratique du Congo (RDC) et la République d’Ouganda ont officiellement lancé deux projets transfrontaliers majeurs, avec le soutien de l’Union européenne (UE). Ces initiatives visent à renforcer la stabilité, la résilience et la coopération, tout en réduisant les coûts logistiques et en stimulant le commerce dans les régions frontalières. Mis en œuvre par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et TradeMark Africa (TMA), ces projets ont pour objectif de bâtir des économies transfrontalières plus sûres, plus efficaces et plus résilientes entre les deux pays. La cérémonie de lancement, tenue à Kinshasa, s’est déroulée sous l’égide du Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie de la RDC, en présence de hauts responsables des gouvernements ougandais et congolais, de la délégation de l’Union européenne, de ministères sectoriels et de membres de la société civile des deux pays.
Le projet intitulé « Renforcement de la coopération transfrontalière, de la stabilisation et de la résilience des zones frontalières », mis en œuvre par l’OIM et bénéficiant d’un financement de 15 millions d’euros, a pour but de faciliter la circulation sûre des personnes et d’améliorer la gestion des flux migratoires, tout en réduisant les tensions entre les communautés frontalières. Ce projet appuie également des initiatives communautaires favorisant la paix, la cohésion sociale et la protection des populations vulnérables, avec une attention particulière portée à l’inclusion des femmes et des jeunes.
Parallèlement, le programme triennal « Frontières pacifiques et résilientes II », d’une valeur de 10 millions d’euros et dirigé par TradeMark Africa, vise à améliorer les infrastructures de transport, à faciliter le commerce et à renforcer la résilience des communautés vivant le long d’un corridor transfrontalier stratégique mais fragile. Cette initiative prévoit l’harmonisation des procédures douanières conformément aux normes de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), la modernisation d’infrastructures clés telles que la route et le pont de Mahagi ainsi que le port lacustre de Ntoroko, et l’introduction de laboratoires mobiles pour le contrôle de la qualité. Un volet important du programme est également axé sur la formation des jeunes, en leur fournissant des compétences professionnelles pour l’emploi ou l’entrepreneuriat.
Lors de l’événement, Monsieur Jean-Claude BWAKIEM, Directeur des Congolais de l’étranger au Ministère des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie en RDC, a déclaré : « Ces programmes démontrent comment des partenariats solides peuvent engendrer des changements durables. Nous posons les bases d’une stabilité à long terme, où les bénéfices de la paix se traduisent par une meilleure gouvernance, un commerce renforcé et une amélioration des conditions de vie. » De son côté, le Général-major Apollo KASIITA-GOWA, Directeur au service de la citoyenneté et du contrôle de l’immigration de l’Ouganda, a souligné : « L’Ouganda reste engagé à bâtir des régions frontalières sûres, sécurisées et intégrées. Ces projets soutiennent notre agenda d’intégration régionale et répondent aux réalités quotidiennes de nos communautés frontalières. » M. Alain KIKENI KIMOLO, Gestionnaire de projets-Santé- Développement humain au sein de la Délégation de l’Union européenne en RDC, a ajouté : « Notre investissement vise à renforcer la confiance — la confiance dans les institutions publiques, dans les systèmes transfrontaliers, et dans les populations qui en dépendent. Il s’agit de créer les conditions d’une paix durable et d’une intégration commerciale significative dans une région centrale pour le développement de l’Afrique. En facilitant la circulation des personnes et des biens, nous ouvrons de réelles opportunités de progrès économique et social. » Pour sa part, Mme Alexandra SIMPSON, Cheffe de mission de l’OIM en RDC, a indiqué : « La mobilité doit être sûre, réglementée et inclusive. Notre approche va au-delà de la mise en place de systèmes – nous visons à autonomiser les communautés pour qu’elles cocréent des solutions qui réduisent la vulnérabilité et préservent la dignité. Ce lancement symbolise une réponse coordonnée, stratégique et solidaire aux attentes des populations vivant dans les zones frontalières riches en potentiel humain et économique. » Enfin, Mme Gladys KALOMBOLA, Gestionnaire de programme pour Trade Mark Africa, a souligné que « Le commerce doit faire plus que déplacer des marchandises ; il doit aussi ouvrir des opportunités aux populations. La frontière entre la RDC et l’Ouganda, comme beaucoup d’autres sur le continent, recèle un potentiel inexploité. En éliminant les obstacles qui la freinent, nous ouvrons la voie à un avenir plus équitable, où le commerce devient un vecteur de prospérité partagée et de paix. »
D’une durée respective de trois ans, ces initiatives complémentaires aspirent à transformer les zones frontalières entre la RDC et l’Ouganda en espaces non seulement de sécurité et de stabilité, mais aussi de développement socio-économique inclusif, propices au commerce formel et à la participation active des communautés locales. La deuxième phase de lancement, prévue à Bunia (province de l’Ituri), renforcera davantage l’implication des autorités provinciales et des acteurs communautaires dans la mise en œuvre des projets sur le terrain.