Le gouvernement du Mozambique, par l’intermédiaire de son ministère de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Pêche (MAAP), a officiellement lancé un système national de certification phytosanitaire électronique, connu sous le nom d’e-Phyto. Cette initiative marque une étape importante dans la modernisation du commerce agricole du pays en visant à réduire les délais dans les processus d’exportation et d’importation, tout en alignant le Mozambique sur les normes internationales. Le développement de ce système crucial a été soutenu techniquement par TradeMark Africa (TMA) et financièrement par les gouvernements de l’Irlande et des Pays-Bas. En remplaçant la lourde procédure de certification manuelle sur papier, le système e-Phyto devrait permettre de réduire considérablement les coûts de transaction, d’accélérer les délais de traitement et d’améliorer le respect des réglementations phytosanitaires mondiales.
L’agriculture joue un rôle central dans l’économie du Mozambique, contribuant de manière substantielle au PIB du pays à hauteur de 24,3 % en 2023, comme l’indique la Banque mondiale. Les exportateurs de produits clés tels que les bananes, les mangues, les litchis, les noix de cajou, les semences, les plantules et les agents de contrôle biologique étaient auparavant confrontés à un processus exigeant. Ils devaient soumettre des demandes sur papier soit au siège de la Direction nationale de la santé agricole et de la biosécurité (DNSAB), soit dans l’un de ses 41 bureaux régionaux répartis dans tout le pays. Cela impliquait souvent de nombreuses visites au bureau, des déplacements à la banque pour les paiements, des suivis répétés et des périodes d’attente considérables pour les approbations nécessaires.
Le système e-Phyto nouvellement mis en place introduit une procédure entièrement dématérialisée, englobant toutes les étapes, depuis la soumission de la demande et le paiement en ligne jusqu’à l’examen des documents, la programmation de l’inspection, l’approbation et la délivrance des certificats numériques. Cette transformation numérique devrait permettre de réduire considérablement le délai moyen de traitement des certifications, qui ne sera plus que d’une journée. Lors d’une vidéoconférence, le ministre de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Pêche du Mozambique, M. Roberto Mito Albino, a souligné que ce système représentait une avancée attendue depuis longtemps et pourtant essentielle dans la transformation des processus de certification commerciale et agricole du pays. Il a souligné l’inefficacité, la lenteur et la vulnérabilité aux erreurs ou tentatives de fraude inhérentes au système manuel, qui entraînent des coûts importants et érodent la confiance, entravant ainsi l’avantage concurrentiel du Mozambique sur les marchés régionaux et mondiaux. Le ministre s’est dit convaincu que le système e-Phyto améliorera la prévisibilité et l’accessibilité, ce qui profitera en particulier aux petits exploitants exportateurs et aux PME, même dans les régions les plus reculées, grâce à des services rapides et efficaces.
Le secrétaire permanent du ministère de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Pêche, Acubar Baptista, a souligné le progrès décisif et significatif que cela représente pour le commerce agricole du Mozambique. Il a noté que le processus a été simplifié au point que les négociants peuvent désormais déposer leurs demandes en ligne, payer les frais requis et suivre les approbations depuis leur domicile ou leur bureau, éliminant ainsi le besoin d’innombrables visites physiques auparavant nécessaires pour obtenir la certification. Le passage d’un système purement manuel, qui prenait en moyenne 12 jours pour la demande, l’inspection et la délivrance du certificat, au système automatisé e-Phyto, qui ne devrait prendre que 2 à 3 jours grâce à une inspection intelligente et à des processus basés sur le système, y compris le paiement numérique, représente une amélioration substantielle. En outre, l’automatisation atténue les risques d’erreurs administratives et les failles potentielles pour la délivrance frauduleuse de certificats, qui pouvaient auparavant ralentir les flux commerciaux et susciter la méfiance.
Mark Priestley, Directeur principal de TradeMark Africa pour l’environnement commercial, a décrit le système e-Phyto comme un « changeur de jeu », non seulement pour son impact pratique mais aussi pour le changement fondamental qu’il incarne. Il a fait valoir que le système manuel obsolète n’était plus viable dans un environnement commercial moderne et rapide. La nouvelle capacité des demandeurs à soumettre, payer et suivre les demandes de certificats en ligne, depuis leur bureau ou leur domicile, représente une transformation significative pour le secteur. Après son déploiement, le système e-Phyto sera accessible à tous les commerçants du pays. Son intégration au guichet unique électronique du Mozambique facilitera le partage des données entre les agences gouvernementales, et sa connexion au centre e-Phyto de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) permettra l’échange international sécurisé de certificats phytosanitaires. M. Priestley a conclu en soulignant que cette intégration permettra au Mozambique d’échanger des certificats en toute sécurité avec ses partenaires commerciaux internationaux, réduisant ainsi le risque de fraude et améliorant la fiabilité de la documentation phytosanitaire.