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Le programme « Le commerce au service des femmes en Afrique de l’Est » s’achève sur un impact durable et des enseignements précieux.

Au cours des six dernières années, le programme « Le commerce au service des femmes en Afrique de l’Est » a considérablement transformé les pratiques commerciales transfrontalières, élargi l’accès au marché et amélioré les moyens de subsistance de dizaines de milliers de femmes commerçantes. Récemment, des parties prenantes de toute la région se sont réunies pour un atelier de clôture de deux jours afin de réfléchir aux réalisations du programme, de consolider les enseignements tirés et d’explorer des stratégies visant à soutenir et à amplifier son impact sur l’ensemble du continent.

Le commerce transfrontalier a toujours été une source vitale de revenus pour les femmes d’Afrique de l’Est. Cependant, elles ont été confrontées à de nombreux obstacles systémiques qui ont entravé leur capacité à tirer pleinement parti de ce secteur. Un rapport indépendant d’évaluation finale a souligné que le programme avait permis à plus de 50 000 femmes de passer du commerce informel au commerce formel. Ce résultat a été obtenu en facilitant le commerce collectif au sein d’associations formelles, en plaidant pour des politiques et des pratiques favorables, en donnant accès à des informations essentielles sur le commerce et le marché, et en développant leurs capacités en matière de gestion d’entreprise et de mise en réseau. En conséquence, la valeur commerciale mensuelle moyenne des femmes participantes a augmenté de 23 %, passant de 308 dollars en 2018 à 380 dollars en 2023. Notamment, les femmes qui ont formalisé leur entreprise ont connu une augmentation de 33 % de la valeur commerciale, et 78 % d’entre elles ont fait état d’une plus grande confiance en elles et d’un pouvoir de décision accru.

L’un des volets du programme consistait en la création de centres de ressources aux postes-frontières. Ces centres jouent un rôle essentiel en fournissant des informations cruciales, en facilitant la coordination avec les agences frontalières et en apportant une aide aux commerçants victimes de harcèlement. De plus, des services d’assistance à distance ont été mis à la disposition des commerçants situés loin des zones frontalières. L’enquête d’évaluation finale indépendante a révélé une réduction significative de 34 % des incidents de violence sexiste subis par les commerçantes.

Le programme a également veillé à l’inclusion des commerçants handicapés physiques. Ces personnes ont été encouragées à former une association, ce qui leur a permis de passer du statut de simples transporteurs de marchandises à celui de commerçants indépendants. Cela s’est traduit par une meilleure reconnaissance et une augmentation de 20 % de leurs revenus commerciaux.

La transformation numérique a été une autre réalisation importante du programme, grâce à la plateforme d’information iSOKO. Cette plateforme a révolutionné la manière dont les femmes commerçantes mènent leurs activités. Avant son introduction, les femmes étaient souvent exclues des réseaux commerciaux formels et avaient un accès limité aux informations commerciales essentielles. Aujourd’hui, plus de 90 000 commerçants sont enregistrés sur la plateforme iSOKO, où ils peuvent entrer en contact avec des acheteurs, accéder à des services d’aide aux entreprises, obtenir des informations sur le commerce et le marché, et développer leurs activités. Il est impressionnant de constater que 73 % des utilisateurs déclarent avoir amélioré leur accès au marché et que 19 % ont vu leurs ventes augmenter. La plateforme héberge désormais 15 000 produits et 2 000 services, créant ainsi un marché numérique florissant pour les petits commerçants.

Allen Asiimwe, Directeur général adjoint et responsable des programmes de TMA, a souligné l’importance d’investir dans les femmes, déclarant : « Investir dans les femmes n’est pas seulement un impératif social, c’est aussi une nécessité économique. Le programme « Making Trade Work for Women in East Africa » (Faire fonctionner le commerce pour les femmes en Afrique de l’Est) a démontré que des interventions ciblées et fondées sur des données probantes peuvent démanteler les obstacles systémiques et catalyser une transformation économique durable. TradeMark Africa reste déterminé à donner aux femmes commerçantes les moyens de prospérer dans une économie mondiale de plus en plus dynamique. Pour pérenniser et amplifier cet impact, nous devons intégrer des solutions commerciales inclusives dans les cadres nationaux et régionaux et adopter des mécanismes de financement innovants, notamment des approches basées sur des subventions qui renforcent la résilience, développent leurs activités et contribuent de manière significative à la croissance économique de l’Afrique. »

Assurer la viabilité à long terme d’iSOKO nécessite la mise en place de partenariats solides avec le secteur privé, l’intégration de la plateforme dans les cadres politiques existants et le renforcement continu des capacités numériques. L’amélioration des fonctionnalités de la plateforme afin de mieux répondre aux besoins des commerçants, l’intégration de systèmes de paiement mobile et l’élargissement de l’accès aux solutions de microfinancement permettront d’accroître encore l’inclusion financière et la participation économique. Étendre la portée d’iSOKO au-delà de l’Afrique de l’Est pourrait ouvrir de nouvelles opportunités commerciales structurées et créer des marchés plus résilients pour les femmes commerçantes.

La conclusion de ce programme ne marque pas la fin, mais plutôt le début d’une nouvelle phase dans l’autonomisation des femmes dans le commerce. Le renforcement et l’expansion de ses structures établies seront essentiels pour garantir que l’autonomisation économique des femmes reste au cœur du développement commercial régional à travers le continent.

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