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Une meilleure logistique pourrait permettre au Kenya d’exploiter pleinement son potentiel en matière d’exportations horticoles.

Lorsqu’une caisse de haricots verts destinée à l’exportation quitte une exploitation agricole du comté de Kirinyaga, au Kenya, elle a déjà passé plusieurs contrôles sanitaires et phytosanitaires. L’agriculteur a fait tout ce qui était nécessaire pour répondre aux attentes du marché de destination. Mais malgré ces efforts, des risques imprévus surviennent souvent après la sortie de l’exploitation.

Quelque part entre l’entrepôt de conditionnement et le port, la cargaison est exposée à divers risques, notamment des retards, une rupture de la chaîne du froid, une manutention irrégulière et, au final, l’arrivée tardive, à température ambiante ou avariée des produits. Sur un marché mondial où la durée de conservation est synonyme d’argent et où la fraîcheur est synonyme de réputation, ces risques ont de graves conséquences.

Cette semaine, des acteurs des secteurs public et privé se sont réunis pour aborder l’un des défis les plus urgents de la chaîne de valeur horticole au Kenya. Cette réunion a été soutenue par nos partenaires de développement : l’Union européenne, les Pays-Bas et le Danemark, par le biais du Programme pour l’amélioration de l’environnement des affaires et des exportations (BEEEP), et le Haut-Commissariat britannique à Nairobi, par le biais du programme de développement économique régional pour l’investissement et le commerce (REDIT). Elle a été facilitée par TradeMark Africa. Les discussions ont porté sur la promotion des exportations de produits frais par voie maritime.

À cette fin, les parties prenantes de la chaîne de valeur de l’exportation horticole au Kenya ont négocié un protocole d’accord (SLA) susceptible de transformer le mode de transport des produits agricoles de la ferme au navire. Ce protocole d’accord est le premier du genre à se concentrer sur l’exportation de produits horticoles. Il couvre :

  • Collecte à la ferme
  • Traitement en entrepôt
  • Formalités réglementaires et douanières
  • Transport routier et ferroviaire jusqu’au port
  • Entrée au port, opérations dans la cour et chargement du navire

Cet accord vise à établir des responsabilités claires, à imposer des délais de performance et à créer un système logistique prévisible et rentable pour les exportateurs. Les négociations ont permis de mettre en lumière des idées et des solutions pratiques qui étaient restées longtemps tacites. Au cœur de la réunion se trouvait un engagement commun envers l’objectif principal du BEEEP : réduire le temps et le coût du commerce des produits frais. Le consensus atteint a souligné cette priorité, toutes les parties reconnaissant la nécessité urgente de rationaliser la logistique des exportations horticoles du Kenya.

Cet effort a été complété par la validation de deux documents importants:

  • L’étude de faisabilité du corridor logistique réfrigéré Naivasha-Mombasa, qui présente un plan détaillé visant à transférer davantage d’exportations horticoles du fret aérien vers le fret maritime. Elle propose une chaîne du froid repensée, comprenant des centres de consolidation à Naivasha et des installations de stockage frigorifique le long de la voie ferrée à écartement standard. En améliorant la manutention intermodale et en introduisant un transport frigorifique dédié, l’étude prévoit une réduction des coûts logistiques pouvant atteindre 40 %, ainsi qu’une amélioration de la qualité et de la durée de conservation des produits.
  • La Stratégie nationale en matière de logistique et de fret, ainsi que son plan de mise en œuvre, visent à optimiser le temps, les coûts et la fiabilité tout au long de la chaîne logistique. Une fois mise en œuvre, cette stratégie favorisera le passage à des modes de transport plus écologiques et plus efficaces, tels que le rail, et encouragera les investissements dans des infrastructures durables. Elle vise également à relever les normes de performance et à aligner le secteur du fret kenyan sur les normes internationales, créant ainsi un environnement commercial plus compétitif et plus prévisible.

Ces outils, pris dans leur ensemble, marquent un changement de mentalité. Le Kenya ne se contente pas de cultiver des produits de haute qualité, il s’efforce également de les distribuer via des systèmes qui répondent aux attentes mondiales en matière de rapidité, de sécurité et de transparence. Les producteurs et les exportateurs ont tout à y gagner grâce à une augmentation de leurs revenus, une réduction des déchets et un meilleur accès aux marchés haut de gamme. Au niveau national, ces réformes renforcent la confiance des acheteurs internationaux, créent des emplois et améliorent la position du Kenya en tant qu’exportateur horticole compétitif.

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